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Rage Un chien retrouvé à Millau

BORDEAUX, 15 sept 2004 - L'enquête lancée dans le cadre de l'alerte à la rage et visant à retrouver au plus vite les personnes ou les animaux ayant été en contact avec le chiot enragé, a légèrement progressé avec la découverte, en Aveyron, d'un chien recherché depuis début septembre.

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Mais cinq personnes et quatre animaux étaient toujours recherchés, alors que la période d'incubation expire dans quelques jours. "Nous sommes à un stade critique de la crise", a répété mardi le préfet Alain Géhin. "Nous rentrons dans la phase de forte inquiétude par rapport aux personnes qui n'ont pas été retrouvées", a-t-il répété.

Les maîtres du chien récupéré - un croisé de Berger allemand et Beauceron - se sont eux-mêmes déclarés auprès de l'hôpital de Millau, où ils résident, dans la nuit de lundi à mardi. Ils ont formellement reconnu la photographie de Tiki, le chiot mort de la rage qu'ils avaient croisé au festival de Libourne, mi-août. Ils ont été dirigés vers le centre antirabique de Montpellier (Hérault), a indiqué mardi le préfet de la région Aquitaine, Alain Géhin, lors d'une conférence de presse.

Quant à leur chien, il a été euthanasié, bien que ne présentant aucun signe clinique de la maladie. Sa tête a été envoyée à l'Institut Pasteur, à des fins d'analyses. "On attend les résultats avec impatience", a indiqué Eric Fouquet, le directeur des Services vétérinaires de la Gironde. Si les analyses étaient positives, une nouvelle enquête serait en effet nécessaire afin d'identifier des personnes et des animaux qui auraient été en contact avec ce dernier chien. Revenant sur sa décision de surseoir à "l'euthanasie de tout carnivore identifié, même non vacciné, capturé depuis le 4 septembre", M. Géhin a indiqué qu'il avait décidé de mettre en place, "dans l'immédiat, une formule d'examen au cas par cas".

Actuellement, 57 chiens se trouvent à la fourrière de Mérignac. 31 ont été identifiés par leurs propriétaires, 26 sont non identifiés. Jusqu'à mardi, une quarantaine d'animaux ont été piqués, selon les chiffres de la préfecture. Mais l'euthanasie a provoqué le désespoir de nombreuses familles, alors que certains animaux n'avaient échappé à la vigilance de leurs maîtres que quelques instants. Un temps suffisamment long toutefois pour que les services de la fourrière s'en saisissent.

La formule "au cas par cas" doit encore être validée par les autorités. Elle vise, dès lors qu'un animal non vacciné a été capturé par la fourrière et qu'il a été reconnu dans les huit jours par ses maîtres, à lui injecter un vaccin. Suivront trente jours de quarantaine, "jusqu'au moment où la piqûre fait son effet" a expliqué M. Géhin. Si l'animal ne développe pas la rage durant ce laps de temps, il sera rendu à son propriétaire, qui devra le faire suivre par un vétérinaire tous les mois pendant 5 mois.

Mais M. Géhin a tenu à rappeler que "le chien divaguant, récupéré, non tatoué, donc non identifiable, et que son propriétaire ne viendra pas chercher sous huit jours, sera euthanasié". Car la préoccupation des autorités est "d'abord d'éviter la rage humaine. Tout le reste est secondaire, a dit le préfet, même si c'est un secondaire avec une charge émotionnelle forte". Quant aux chasseurs de Gironde et de Dordogne, leurs Fédérations ont lancé mardi des actions devant le Tribunal administratif de Bordeaux visant à faire suspendre les arrêtés préfectoraux leur interdisant l'utilisation des chiens.


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